Le montage laisse des fils narratifs en suspens, il a dû se passer quelque chose durant la production. Pour autant, cet enchaînement de scènes discontinues et éparses - si il peut par moments ressembler à une liste grossière d'éléments à montrer absolument dans tout questionnement de genre - marche en faveur du film et exprime bien le sentiment diffus, étalé dans le temps et non-linéaire de ce voyage interne et introspectif. Je trouve les mots de la réalisatrice très juste, lorsqu'elle dit que la petite fille ne change pas et ne fait que trouver les outils pour s'exprimer au plus proche de qui elle est. Ce n'est pas la petite fille qui change, c'est toute sa famille autour. C'est cette mère qui n'a aucun problème pour sculpter, mouler et démouler des statues de cire, manipulant la forme et qui pourtant ne se rend pas compte que son enfant là, sous ses yeux, lui demande aussi de faire fondre sa perception erronée et de la réajuster par petits coups, jusqu'à pouvoir prononcer son prénom, dans une scène finale émouvante.

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