C'est le premier film de Walter Hill, il revient de loin. On est en 1975, et on fétichise déjà - ou encore - les années 30, le machismo de cowboy, les regards qui ne disent rien et les dialogues qui transpirent le mâle qui demande un petit-déjeuner, vite qu'on lui serve un petit-déjeuner allons!, qui se permet de s'asseoir pour causer avec une femme qui ne demande rien, elle, mais qui n'attend que lui, apparemment. Et puis ça se bagarre, sans aucun enjeux, juste pour voir des mecs se donner des coups de cinéma, qui passent à 20cm de la figure et qu'on ne prend même pas la peine de bien éditer pour essayer de nous faire croire à quelque chose. Les femmes sont des objets, dans un budget de décors au préalable négocié avec la production, pour essayer de retranscrire une ambiance vieille Amérique, jeune Amérique, les états désunis dans leur sexisme, dans leur ségrégation. À côté des femmes il y a les noirs, évidemment, qui ne sont que trois choses: ou bien musiciens de jazz pour distraire des bourgeois qui se sentent mafieux entre deux docks et ateliers, ou bien chorale dans une église - ô ne sont-ils pas mélodiques ces gens, n'ont-ils pas le sens du rythme dans la peau - ou bien alors homme de main bon à casser des voitures. C'est dommage que le cinéma ne soit pas en 4D parfois, parce que c'est le genre de film qui aujourd'hui aurait une odeur de vieux pet, pour des vieux hommes qui veulent du grit, de la carrure, et des petit-déjeuners servis sur un plateau.