Quelle claque. Encore du cinéma qui, à l'instar d'Enter the Void, Mad Max: Fury Road ou Gerry, comprend que le plus important, c'est les sensations pures, c'est la superposition de ce qu'on entend (ou pas) et de ce qu'on voit (ou pas). Nous sommes des enceintes réceptives, amplificatrices et diffusantes, tout ça à la fois. La vie se traverse, et nous traverse, le désert s'étend tout autour, sans fin, sans début. Juste des nappes de vibrations moléculaires, organiques, électriques, électroniques, jusqu'à la prochaine mesure qui rajoute une nouvelle texture, jusqu'au prochain drop qui fait changer du tout au tout la mélodie. La différence entre l'ordre et le désordre, entre les vrombissements de cargos militaires et de camions de "ravers", entre une explosion et une euphorie, c'est un pas de côté, un esprit qui décide de s'affranchir. Partir vers le désert plutôt que vers la guerre, bifurquer plutôt que s'assimiler. Danser sous les bombes, et oublier les règles d'un monde absurde moins juste qu'un désert ardent.