C'est compliqué parce que la publicité autour du film met bien en avant les éléments autobiographiques de la réalisatrice, et on serait vraiment les derniers des pisse-froids pour critiquer sa volonté de raconter l'histoire d'elle et son frère. Mais quand le scénario nous emmène vers une ferme qui ressemble curieusement aux établissements créés par la réal et en fait une peinture très élogieuse, comment dire... C'est compliqué parce que quand bien même, on peut trouver dommage que l'autisme chez les adultes soit presque toujours montré au cinéma avec des personnes qui sont au choix génies des maths (Rain Man, Imitation Game) ou en grande difficulté d'autonomie, comme c'est le cas ici, alors qu'on aimerait bien voir plus que les deux bouts du spectre. C'est compliqué parce qu'en 2025 faire jouer un personnage autiste par un acteur qui ne l'est pas, et le mettre dans des scènes où il intéragit avec des acteurs qui ne sont pas professionnels mais qui sont bien sur le spectre, ben c'est extrêmement difficile à faire avaler. Si vous avez réussi à trouver douze personnes, vous pouviez en trouver une treizième, si si je vous assure. C'est compliqué parce que les critiques sur le monde médical et la difficulté de trouver de l'aide, sur le regard des autres, sur l'environnement hostile à la différence, sont bien vite abordées, à peine plus que des touches en arrière-plan, et j'aurais aimé peut-être qu'on s'attarde plus sur ça plutôt que sur le mélodrame. Tout ça fait que c'est compliqué d'aimer le film, alors on dira que c'est touchant, sensible, et même que c'est nécessaire, mais ça n'est pas neuf, et ça ne restera pas en mémoire bien longtemps.