
Derrière le scénario simpliste et les jumpscares convenus, il y a une vraie proposition formelle qui force le respect dans son utilisation intelligente de l'ordinateur comme source de montage et de tension. C'est trois fois rien, c'est des détails qu'il faut attraper au vol mais qui font tout. C'est par exemple remarquer que le dernier message envoyé dans la conversation par l'entité inconnu n'est pas le même que celui affiché dans l'aperçu de la conversation dans la colonne de gauche. C'est la façon de générer de l'angoisse avec les artefacts de compression vidéo et de latence réseau, avec des glitchs qui déplacent les yeux, agrandissent les zones d'ombres, les bouches, noircissent des zones des caméras, pour nous faire imaginer des horreurs dans ces recoins. C'est le montage et l'enchaînement des scènes qui deviennent des superpositions de fenêtres de navigateur qui se cachent les unes les autres, une partie, puis une autre, faisant office de champ-contre champ mais en une dimension, celle du alt-tab. Vraiment ingénieux, et sans doute la meilleure utilisation des réseaux sociaux et de l'outil informatique au cinéma que j'ai vu jusqu'à présent, loin des bêtises des technologies fantasmées des autres productions.
Dans la liste suivante: