Vers le milieu du film le père, réalisateur à l'ancienne, déclare que les artistes aujourd'hui sont des "petits-bourgeois" et que pour être artiste il faudrait pouvoir rester libre et ne pas être occupé par des distractions terrestres telles qu'élever des gosses, faire la vaisselle ou se soucier du club de foot du petit. Effectivement, c'est si simple. Il suffit donc de revenir comme si de rien n'était 25 ans plus tard dans la vie de ses filles, de pondre un script qui parle de l'aînée, et même, par la magie de ce lien évidemment unique d'un père et de sa fille - qui perdure au-delà de l'espace et du temps - de comprendre qu'elle en souffrait et qu'elle a tenté de se suicider, de l'inclure dans le dit-script et pif pouf, tout est pardonné, tout est compris, on fait table rase de tout ce temps et on se met à tourner des films ensemble, entre Artistes qui se rabibochent avec de l'Art, ben voyons. Il y avait une bonne idée dans le film, celle des avatars incarnées par les unes et les autres, au théâtre comme au cinéma, proxy à la place des inspirations, mais tout devient prétexte à faire des thérapies générationnelles et familiales qui feraient pâlir d'envie tous les psychanalystes des temps modernes, si bien qu'on en ressort comme on est sorti, à savoir sans en avoir quelque chose à foutre de ces problèmes de "petits-bourgeois" qui s'ignorent, ou qui s'efforcent de nous asséner dans ces productions avec 40 boîtes de production au générique, encore et toujours, que le problème, c'est les autres et jamais eux, avec leurs visions ridicules du conflit et de leurs (non-)résolutions.